Avec le développement des transports en commun le nombre de voitures à Lyon a diminué de 15% depuis 2000
Le Progrès s'intéresse dans son édition du vendredi 12 novembre à la place de la voiture à Lyon. Le quotidien interroge Jean-Louis Touraine, premier adjoint au maire (PS) de Lyon.
Selon une étude de l'Inrix, Lyon est la ville la plus embouteillée de France après Paris. C'est une surprise ?
"Il n'est pas surprenant que ce soient les plus grandes villes de France les plus encombrées. Lyon a un double handicap. C'est une ville de surface faible avec une concentration importante et tout a été organisé dans les années 70 et 80 pour la seule voiture. De 1945 jusqu'à la fin du XXè siècle, le nombre des automobiles circulant dans la ville n'a cessé de croître. On a ensuite assisté à un inversement de tendance. Par rapport à une dizaine d'années, il y a 15 % de voitures en moins qui roulent dans Lyon."
Comment a-t-on obtenu ces résultats ?
"Les transports en commun ont été développés et de nouveaux parcs relais créés. Il faut savoir qu'un tiers des voitures circulant à Lyon appartiennent à des habitants de la ville, un second tiers à ceux de communes de l'agglomération et un troisième à des personnes venant de localités plus éloignées, de départements limitrophes souvent. Lyon est une ville d'une grande attractivité. Les plans de déplacements d'entreprise qui réduisent le prix de l'abonnement TCL de moitié pour les salariés, mais aussi l'effet Vélo'v, qui a entraîné un usage plus important du vélo, ont également joué un rôle."
Les automobilistes n'ont cependant pas forcément le sentiment de mieux rouler ?
"Effectivement, car l'arrivée des lignes de tramway et la création de pistes cyclables ont pris de l'espace à la voiture. Des grands travaux comme ceux du viaduc Mermoz, du tunnel de la Croix-Rousse ou les chantiers à venir de la rue Garibaldi ou des berges de Saône sont des sources ponctuelles de bouchons. La fluidité redevient plus grande ensuite. Je considère que la situation est quand même meilleure que dans le passé et on a réduit la pollution atmosphérique."
Les efforts seront poursuivis pour dissuader d'utiliser sa voiture ?
"Le tournant est pris, nous allons continuer dans ce sens, en sachant que nous avons choisi de ne pas faire évoluer la situation de manière brutale. Le grand défi qui se pose désormais est plutôt en périphérie, en raison de l'étalement urbain. Nous devons le résoudre avec la Région, qui améliore les dessertes TER, dans le cadre de REAL (réseau express de l'agglomération lyonnaise)."
Le quotidien publie aussi quelques données sur les flux routiers en 2009 :
- A 43 à Bron : 153 000 véhicules jour
- A6 à hauteur de Dardilly : 113 000 véhicules jour
- Tunnel sous Fourvière : 111 000 véhicules jour
- A 7 : 109 000 véhicules jour
- A 46 à Ternay : 103 000 véhicules jour
- A 46 à Saint-Priest : 97 000 véhicules jour
- Périphérique nord : 95 000 véhicules jour
- Rocade Est à Genas : 90 000 véhicules jour
- Rocade Est à Meyzieu : 84 000 véhicules jour
- A 46 à Rillieux-la-Pape : 80 000 véhicules jour
- A 47 à Givors : 77 000 véhicules jour
- Périphérique à Villeurbanne : 71 000 véhicules jour
- A 42 à Beynost : 65 000 véhicules jour
- A 46 à Communay : 57 000 véhicules jour
- A 450 à Pierre-Bénite : 48 000 véhicules jour
- D 301 à Feyzin : 46 000 véhicules jour
- A 46 à Genay : 37 000 véhicules jour.